7 erreurs à éviter pour réussir vos débuts en entreprise
- La Team Pamplemousse
- 8 août
- 26 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 21 heures
Ça y est ! Après plusieurs années de formation théorique, c'est le grand saut dans le monde du travail ! Malheureusement, alors même que l'Université a pour objectif de former la nouvelle élite de juristes de notre Nation (on espère que c'est l'objectif, en tout cas, non ?!), beaucoup de jeunes talents essuient les plâtres en stage, en PPI, ou en alternance. Mais que nenni ! Pamplemousse vous donne les erreurs à éviter absolument si vous voulez devenir la star de votre bureau/barreau, dès vos premières expériences professionnelles.
Sommaire :
Bravo à vous 🥳 ! En lisant cet article, vous ne ferez pas partie des 38 % des jeunes professionnels estimant que les informations reçues avant leur entrée sur le monde du travail étaient insuffisantes. (source : Étude Les jeunes et le travail : aspirations et désillusions des 16-30 ans - Institut Montaigne)
Si vous lisez cet article, c'est que vous venez probablement de décrocher votre premier job ou stage dans une direction juridique d’entreprise, un cabinet d'avocats, un office de commissaire de justice, une étude de notaire ou bien peut-être encore dans une juridiction (le Conseil d’État poste parfois des offres sur sa page LinkedIn !).
Si ce n’est pas le cas, vous pouvez cliquer sur le lien suivant pour découvrir nos meilleurs tips pour décrocher un stage.
Rattraper par la réalité
Mais passé le premier jour, vous vous faites rattraper par la réalité (pas de musique dramatique pendant les instructions comme dans Alice Nevers) ! Eh oui, ça fait mal…
Et de fait, il y a des gaffes à éviter pour réussir pleinement son intégration dans un cabinet d'avocats ou une direction juridique d'entreprise !
Pourquoi tant de jeunes juristes se plantent à leur arrivée en entreprise ?
Chaque année, des milieux de jeunes juristes intègrent pour la première fois un cabinet d'avocats, un service juridique d'entreprise ou une administration.
Diplômés, motivés, souvent brillants (merci aux Fiches de droit Pamplemousse !)… et pourtant, beaucoup se heurtent de plein fouet à la réalité du terrain.
Une transition rude
Pourquoi ? Parce qu'en droit, la transition entre le monde universitaire et le monde professionnel est rude.
À la fac, on vous demande de maîtriser le syllogisme, la compréhension arrêts, des qualifications juridiques et la méthode de la dissertation.
En entreprise, on attend de vous des impératifs très concrets.

Dans un rapport, le Forum Économique Mondial mentionnait par exemple 12 soft skills comme les plus demandées :
autonomie
capacité d'adaptation
résolution de problèmes complexes
esprit critique
créativité
management,
esprit d'équipe
intelligence émotionnelle
jugement et prise de décision
sens du service
négociation
flexibilité
Cette liste a donc évolué, mais certaines compétences fondamentales perdurent.
On ajouterait bien volontiers :
proactivité,
débrouillardise,
écoute active,
attitude positive (eh oui, ça se travaille !),
compréhension des enjeux business…
Bref, à part certaines, ce sont des compétences rarement (ou pas du tout !) travaillées en cours de droit, n'est-ce pas ?
Des codes implicites
Ce qui importe donc aussi pour réussir, c’est la connaissance des codes implicites du travail en équipe, des règles non écrites de la hiérarchie, et des exigences concrètes du métier.
Résultat des courses : certains brillants étudiants se sentent perdus, inefficaces, voire illégitimes.
Pourtant, ces erreurs sont évitables. Cet article vous dévoile les pièges classiques qui plombent l'entrée dans la vie pro… et surtout, comment les contourner pour réussir votre atterrissage sans turbulence. Il en va de bonheur au travail !
Erreur n°1 : Ne pas adopter le bon mindset en entreprise
Ne pas avoir le bon état d'esprit est une erreur fatale lorsque vous commencez votre carrière juridique. Et ce, que ce soit en cabinet d'avocats, en administration, en étude de notaires, ou partout ailleurs.
« D'après les centaines de retours que j'ai pu avoir de jeunes juristes, le bon état d'esprit apparaît comme un facteur essentiel de la réussite professionnelle. À quel point ce talent souhaite réussir et monter en compétences ? À quel point adoptera-t-il un état d'esprit positif, dans lequel chaque heure de sa vie sera une opportunité de grandir ? », explique Augustin Mercier, fondateur de ce magnifique site et du Barreau-mètre (classement bien-être des cabinets d’avocats).
Qu'est-ce que le bon mindset ?
Le mindset, c'est littéralement votre état d'esprit. Ce n'est pas seulement votre humeur ou votre motivation du lundi matin, mais la manière dont vous abordez votre travail, les erreurs commises, les difficultés rencontrées et votre propre progression.
Dans le monde professionnel et tout particulièrement dans les environnements comme les cabinets d'avocats ou les services juridiques d'entreprise, on distingue deux grandes approches :
Le fixed mindset : « Je suis bon ou mauvais, c'est comme ça. » (aka la larve)
Le growth mindset : « Je ne sais pas encore faire, mais je vais apprendre. » (aka le renard)

Vous devinez lequel est le plus utile ? (Indice : honnêtement, qui a envie d'être une larve ?)
Pourquoi est-ce une erreur de ne pas avoir le bon mindset ?
Ne pas travailler son état d’esprit est une erreur ! Parce qu'en entreprise, vous n'êtes pas recruté pour réciter vos cours de droit constitutionnel (en même temps, être payé pour différencier le régime parlementaire du régime présidentiel…).
Pour preuve, 72 % des recruteurs considèrent que l’état d’esprit est plus important que les compétences techniques à l’embauche d’un jeune diplômé. (Source : Enquête Pôle emploi & APEC (2023), sur les attentes des employeurs vis-à-vis des jeunes actifs).
On vous a engagé pour apporter de la valeur, apprendre vite et bien, être productif et vous adapter (et pas que… on vous dit tout plus bas).
Votre maître de stage attend de vous que vous lui soyez utile.
Mais encore faut-il être très à l'écoute pour rendre un travail à la hauteur de ses espérances (ou les dépasser !).Tout cela, ça passe par un état d’esprit positif, un état d’apprenant, sérieux et volontaire.
Spoiler : vous N'ÊTES PAS Harvey Specter. Si vous attendez de tout savoir avant d'agir, si vous prenez mal la moindre remarque, vous risquez de vous fermer des portes… sans même vous en rendre compte.
Eh oui, même si vous êtes là pour apprendre, les managers et les associés cherchent des talents :
fiables et motivés
ayant envie de progresser
qui posent des questions en vue de bien faire
qui prennent des initiatives
qui acceptent les remarques (au-revoir la susceptibilité !)
qui transforment un « je ne sais pas faire » en « je vais trouver une solution »
Pensez à votre manager : si vous avez été engagé, vous spécifiquement (pas votre voisin), c'est qu'il espère que vous apportiez une plus-value à l'entreprise (c'est la contrepartie de votre formation). |
S'il voit que vous n'avez pas le bon état d'esprit et qu'il doit constamment être derrière vous, il pourrait vous percevoir comme une personne restée mentalement à la fac, sans réelle conscience des enjeux du monde professionnel.
« S'agirait de grandir », comme dirait l'autre.

PIRE : il pourrait interpréter votre manque de réaction comme un manque de motivation à servir l'entreprise… et regretter de vous avoir recruté.
Toutefois, avant de parvenir à cette extrémité, il y a quand même des manières de se rattraper.
Comment adopter le bon mindset ?
Pour éviter cette erreur, il est capital d'oser… oser. Voici nos conseils pour adopter le bon mindset et faciliter votre entrée sur le marché du travail.
1. Soyez curieux !
Voyez chaque mission comme une opportunité d'apprendre, pas comme un examen.
Par exemple, admettons que vous êtes juriste d'entreprise, chargé d'un contrat important avec une société américaine.
Si vous ne parvenez pas à résoudre une question technique de fiscalité internationale… ce n'est pas grave !
Renseignez-vous, faites une veille sur le sujet, tâchez de comprendre le contexte, les intérêts de chaque partie, les enjeux juridiques et stratégiques.
Le bon état d'esprit, c'est aussi prendre de la hauteur, du recul sur les choses
Bref, soyez curieux et posez toutes les questions utiles.Et si vous faites une erreur, vous aurez appris quelque chose !
💡 Astuce pratique : Pensez à solliciter votre manager (sinon un collègue senior) pour un point régulier.
Bonus : vous pouvez même créer une fiche-mémo sur un sujet qui a pu vous bloquer pour les futures nouvelles recrues !
2. Cherchez par vous-même, mais osez demander :
Le bon état d'esprit, ce n'est pas l'isolement, c'est la curiosité.
Commencez par essayer de trouver la solution par vos propres moyens. Mais si vous n'y arrivez pas, n'hésitez pas à échanger avec l'intelligence artificielle de la structure, solliciter un camarade ou un collaborateur de votre département.
Harceler votre manager sur des points qu'il a déjà abordés plusieurs fois = ❌
Poser à votre manager (après recherches) une question claire en montrant que vous avez cherché la solution = ✅
3. Acceptez de vous tromper et que tout ne soit pas parfait…
En entreprise, on ne recherche pas des juristes imparfaits rendant leurs travaux dans les délais, que des virtuoses névrosés incompris visant l'excellence éternelle… mais ratant la deadline.
Il est naturel de faire des erreurs, surtout dans les premiers
En gros : mieux vaut être vous que Kurt Cobain (au passage, on ne vous souhaite pas d'être rongé par la drogue).
Mais attention, vous devez vous donner à 200 % sur chaque mission et placer la barre le plus haut possible pour satisfaire les attentes. Ainsi, vous n'aurez aucun regret et c'est comme cela que vous progresserez.
« C'était pendant un stage en TA… J'étais très stressée à l'idée de faire des erreurs. Donc, je posais TOUT le temps des questions pour des petits détails. Je rendais dingue mon maître de stage, il voulait que je prenne des initiatives : que je relise spontanément des documents, que je lance une recherche juridique… bref, que je cherche moi-même.
En observant les autres, j'ai compris que le bon état d'esprit, c'était d'oser. J'ai commencé à prendre des initiatives, même imparfaites, et c'est là que tout a changé ! J'ai compris qu'un supérieur préfère corriger une erreur que devoir tout dicter. Tenter, se tromper, apprendre : c'est ça qu'on attend de vous. », Isabelle, étudiante en M2 de droit des Finances publiques.
Erreur n°2 : Ignorer la culture d'entreprise en arrivant
Pour réussir votre entrée dans la vie professionnelle et dans votre nouvelle entreprise, il est bien utile d'adopter la culture de celle-ci.
Et NON, on ne vise pas simplement la décoration de l'open space ou les afters du jeudi soir.
C'est quoi, exactement, « la culture d'entreprise » ?
La culture d'entreprise, ou de l’entreprise, c'est l'ensemble des codes implicites, des valeurs partagées, des habitudes, des modes de communication qui font fonctionner une entreprise.
C'est ce qui explique pourquoi, dans un cabinet d'avocats, vous serez en principe invités à ne jamais dire « je ne sais pas » mais « je regarde et je reviens vers vous ».
C'est aussi ce qui fait qu'on met un costume 3 pièces pour aller travailler ou au contraire qu'on débarque en jean-baskets… ou encore qu'on reste en pyjama (qui est habillé à 8 heures pétantes en télétravail ? → c'est une blague, habillez-vous proprement, même en télétravail).
Pourquoi c'est une erreur de ne pas l'adopter
Ne pas adopter la culture de l’entreprise, c'est risquer de passer à côté de l'essentiel : la bonne intégration.
Si vous ne respectez pas les codes, vous risquez rapidement d'être perçu comme « pas aligné », voire comme un élément perturbateur, même si vous êtes compétent.
Dans le cabinet d’affaires Bruzzo Dubucq par exemple, c’est cravate pour les hommes et tailleur pour les femmes. Pour ce cabinet, la tenue vestimentaire doit renvoyer une image d’exigence côté clients.
Le saviez-vous ? Les études en psychologie organisationnelle montrent que les personnes qui s'intègrent bien culturellement sont plus vite promues, mieux évaluées, et moins souvent mises à l'écart (Harvard Business Review, 2021).
À l'inverse, un bon profil technique mais « hors culture » aura du mal à inspirer confiance ou à collaborer efficacement.
Même si vous êtes brillant, motivé et bosseur, si vous ignorez les codes, vous pouvez vite paraître « à côté de la plaque ».
Pensez à votre manager : Il vous observe débarquer comme un OVNI dans l’open space. Vous tutoyez tout le monde, vous débarquez en jogging et vous envoyez un email « Cc Chef » à l’associé senior. Il se dit quoi ? Que vous êtes brillant ? Non ! Que vous n’avez pas capté les codes et que vous ne pourrez donc pas écrire à un client tout seul. |
En droit, où les hiérarchies sont souvent marquées, ne pas capter le ton à adopter avec un associé, ou prendre la parole au mauvais moment en réunion, peut vous coller une image peu flatteuse… sans que personne ne vous le dise.
« Un jour, lors d'une réunion avec des associés, j'ai cru bien faire en partageant une idée trop tôt (pendant la présentation d'un collègue). Il y a eu un long silence juste après, et tout le monde s'est mis à me fixer ! J'étais tellement gêné, j'avais envie de disparaître…
C'est là que j'ai compris que dans le monde de l'entreprise, bien choisir son moment est quasi, voire plus important que ce que l'on dit. Depuis, je m'efforce d'être plus attentif avant de prendre la parole, et mes interventions sont bien mieux accueillies. » témoigne Léonard, juriste en entreprise.
Et ça, c'est le piège : la culture d'entreprise est rarement écrite noir sur blanc. C'est à vous de la déchiffrer (ou de demander à vos pairs !).
Pas de panique si vous vous sentez décalé au début ! Rome ne s'est pas faite en un jour (ou sinon la Loi des XII tables serait un peu bancale).
C'est donc la raison pour laquelle nous vous avons concocté un petit mode d'emploi ci-dessous.
3) Comment m'imprégner efficacement de la culture de mon cabinet ou étude ?
Être capable d'adopter les codes fait partie des soft skills. C'est quelque chose qui peut ne pas être inné, mais on va vous donner quelques clés ci-dessous.
1. Observez activement :
Pour adopter la culture d'entreprise, observez activement :
comment les autres communiquent
qui parle à qui
quels sont les horaires et les habitudes de travail (pauses, par exemple)
comment les décisions sont prises
est-ce qu’on doit mettre tout le monde en copie
quelles règles suivre…
Et repérez les non-dits :
le dress-code
les horaires officieux
la présence fortement recommandé à certains évènements (afters, dîners…)
💡 Créez une page Word/Notion/Google Docs/ce que vous voulez ou un petit carnet et notez tout ce que vous apprenez !
2. Adaptez votre langage au contexte et aux personnes :
Pour embrace la culture de l'entreprise, il est essentiel d'adapter le langage au contexte et aux personnes avec qui vous échangez.
Le tout est de trouver le juste ton : email formel avec les clients, interventions mesurées en réunion face aux associés, message Teams léger avec votre collègue, etc.
Règle n°1 : Dans le doute, vouvoyez (c'est l'usage lorsque l'on ne connaît pas une personne !) . Il sera toujours temps d'ajuster après, lorsque vous connaîtrez mieux vos collègues et votre manager.
Et dans tous les cas, respectez les bases les plus élémentaires de la politesse : vous voulez être perçu comme quelqu'un d'adapté à l'entreprise et de confiance.
« En licence, j'ai effectué un stage dans un cabinet d'avocats au Conseil. Le premier jour, j'ai simplement dit « bonjour » aux associés, de manière détendue, comme à la fac. J'ai tout de suite senti des regards un peu froids, sans comprendre pourquoi. Plus tard, j'ai découvert qu'il en fait dire « Bonjour Maître » ou « Bonjour Monsieur », en signe de respect et de reconnaissance de leur statut. Sur le moment, je ne le savais pas, mais ça m'a fait passer pour un petit jeune un peu irrespectueux. J'ai compris à quel point il était important de s'adapter à la culture et aux codes de l'entreprise, notamment dans la manière de s'exprimer. », témoigne Romain, étudiant en M2 de droit des Finances publiques.
3. Posez des questions intelligentes :
Poser de bonnes questions montre que vous avez sincèrement envie de comprendre (et donc de vous intégrer) :
« Comment ça se passe généralement quand… ? »
« Qu'est-ce qui est mal vu ? »
« Comment et quand aller poser une question à Me Dupont ? »
Erreur n°3 : Ne pas accepter les critiques constructives
Pour réussir votre stage, votre PPI ou votre collaboration, il est essentiel de savoir accepter les critiques.
Eh oui, les critiques sont utiles pour progresser, mais encore faut-il les écouter, les comprendre et les prendre en compte… C'est ce qui fait vraiment la différence !
1) C'est quoi, « accepter la critique » ?
Accepter la critique, c'est entendre un retour (parfois sec), le comprendre et surtout le transformer en opportunité de mieux faire.
Ne rien prendre personnellement
C'est donc savoir différencier la remise en question du travail rendu, de la remise en question de votre personne : quand on critique votre recherche juridique, cela ne veut pas dire que vous êtes un incapable. Seulement que CETTE recherche n'a pas été à la hauteur (et vous devez tout faire pour savoir pourquoi !).
Et c'est une compétence aussi importante que votre maîtrise de Lexis360.
2) Pourquoi c'est une erreur de mal le vivre (ou de faire semblant de rien) ?
Parce que dans le monde du travail, la critique (autant positive que négative/constructive) fait partie du job. Elle permet de progresser ! Et tant mieux : c'est ce que vous cherchez !
Et vous-même avez été formé à la faculté pour avoir un avis critique sur tout (même à propos du lancer de nains, c'est dire…).
Partez du principe que votre travail sera TOUJOURS remis en question. Car rien n'est jamais parfait.
Votre mémoire, votre analyse, votre contrat : tout est fait pour être lu, relu, questionné, amélioré…
Et c'est totalement normal.
En cabinet d'avocats, vous allez parfois plancher 3h sur la rédaction d'un contrat… qu'on va réécrire en 10 minutes (enfin pas quand même, parce que c'est compliqué les histoires de joint-venture).
Ce n'est pas pour vous blesser (sauf si votre boss est vraiment sadique), mais pour vous faire comprendre que le milieu juridique nécessite un certain niveau d'exigence, bien différent de celui de la faculté.
Pensez à votre manager : Il vous fait une remarque sur une note juridique pas claire. Et vous ? Vous vous vexez, vous vous justifiez, voire, vous boudez (true story). De son côté, il se dit que ce n’est pas de la critique qu’il vous faut, mais un service après-vente émotionnel. Et ça, ce n’était pas sur la fiche de poste… |
Refuser les remarques, c'est envoyer le signal inconscient que vous préférez votre ego à votre évolution.
Mal accueillir une critique en faisant l'autruche, en se justifiant trop vite, ou en la prenant personnellement peut vite envoyer de mauvais signaux :
manque de recul
manque d'ouverture
manque de maturité professionnelle
Et dans un cabinet d'avocats, ça peut fermer des portes (tout doucement, mais quand même).
3) Comment apprendre à gérer la critique comme un pro ?
1. Respirez et écoutez jusqu'au bout :
Quand vous sentez que vos émotions prennent le dessus lors d'une remarque de votre manager, il est fortement conseillé de prendre une grande respiration.
Ne jamais réagir à chaud
À chaud, on réagit toujours mal. Il s’agit de reprendre le contrôle de ses émotions.
Souvenez-vous, même si le ton est sec, il y a souvent un fond utile !
⚠️Il y a des limites dans la façon qu'a votre boss de vous parler et de faire du feedback. Respect et humanité doivent être de mise. Si vous ne vous sentez pas respecté, cela peut être une bonne idée d'en parler avec lui pour lui expliquer ce que vous ressentez.“Chez Pamplemousse, nous militons pour des relations plus saines, moins toxiques. Les enjeux liés au chiffre d’affaires, à la trésorerie, au développement, à l’humain et j’en passe, créent du stress. Et ce stress peut impacter le management, qui est d’ailleurs un exercice très compliqué pour la plupart des gens. Mais personne n’a le droit de mal parler à quiconque. Si cela arrivait, ouvrez le dialogue pour expliquer que vous avez besoin d’un management humain et bienveillant pour grandir”
« Au début de ma carrière, les critiques me déstabilisaient fréquemment. J'avais tendance à les prendre personnellement et à réagir de manière défensive. Cependant, j'ai rapidement compris que les retours sont souvent une occasion d'apprendre et de grandir vite, surtout en sortie d'école où on a finalement que peu d'idée de ce qui nous attend. », témoigne Claire, attachée territoriale.
En somme, si vous vous sentez vexé, attendez avant de réagir. Essayez de faire autre chose pendant une heure, le temps de vous calmer, puis relisez la remarque à tête reposée.
Ne prenez rien personnellement et growth mindset oblige, transformez la critique en opportunité de grandir !
2. Demandez des précisions !
Ex. : « Qu'est-ce qui aurait pu mieux fonctionner selon vous ? » → ça montre que vous êtes dans une posture d'apprentissage.
3. Notez les critiques récurrentes :
Noter ce qui vous est souvent reproché est du pain béni pour vous améliorer rapidement !
Mettez-les à l'écrit sur un post-it collé à votre ordinateur, ainsi, vous les aurez sous les yeux et vous ne pourrez pas les ignorer !
4. Pensez à remercier :
Il est important de remercier !
Par exemple : Imaginons qu'un manager vous dise : « Votre mail n'était pas clair. »
Mauvaise réaction : « Moi, je le trouvais très clair. » → Clac, cela ferme la porte.
Bonne réaction : « Merci pour votre retour. Je vais relire avec votre regard en tête. Est-ce qu'il y avait un passage en particulier qui posait problème ? »
→ Pas besoin d’en faire des tartines… Vous montrez votre volonté d'apprendre et votre maturité.
Erreur n°4 : Répéter ses erreurs sans progresser
Une autre erreur à ne pas faire quand vous démarrez votre carrière, c'est de répéter une erreur.
1) C'est quoi « apprendre de ses erreurs » ?
Faire une erreur, c'est humain et normal quand on débute.
Mais ne pas en tirer de leçon, c'est une perte de chance d'être meilleur (on est là pour ça, non ?) .
Et de fait, c'est un peu le mal de la génération !
Le saviez-vous ?
Une enquête de Major, Lindsey & Africa révèle que 45 % des jeunes associés en droit jugent que leur formation à l'école de droit ne les a pas préparés aux défis professionnels, notamment en termes de compétences pratiques (analyse d'erreurs, gestion post-échec…).
Apprendre de ses erreurs, c'est être capable de reconnaître que l'on s'est trompé, d'analyser pourquoi, puis de faire en sorte que ça ne se reproduise pas.
Et dans les métiers du droit, où chaque virgule peut avoir un impact, c'est un atout de choc !
2) Pourquoi c'est une erreur… de ne pas aimer ses erreurs ?
Ne pas retirer de conséquences de ses erreurs semble tentant, mais en réalité cela équivaut à se tirer une balle dans le pied…
Cela risque de bloquer votre progression… et peut en prime agacer votre encadrant.
D’autant qu'en entreprise, vous allez forcément vous planter (spoiler : ça arrive à tout le monde) :
mauvaise rédaction
oubli d'un détail
interprétation bancale
mauvaise jurisprudence
loi plus en vigueur
L'erreur en elle-même n'est donc pas grave en soi, mais ce qui compte, c'est votre réaction après coup…
Et là, vous avez 4 options :
Tenir compte de l'erreur : « oups, j'ai fait une bourde ! Pourquoi est-ce que ça s'est produit ? »
Ignorer l'erreur : « Bof au pire ça passe »
L'enterrer sous le tapis : « une erreur, quelle erreur ? »
Accuser le contexte : « je n'avais pas le bon modèle »
Ce que recherchent les recruteurs et les associés, ce ne sont pas des juristes parfaits, mais des juristes fiables, qui apprennent vite, et qui tirent profit de leurs expériences (même les ratées).
Pensez à votre manager : Il a pris du temps pour vous expliquer pourquoi telle clause ne convenait pas. Il vous a même donné un exemple. Mais deux jours plus tard, vous refaites la même boulette. Pour lui, c’est comme relire le même épisode en boucle : frustrant. Il ne veut pas un disque rayé. Il veut un juriste qui apprend vite. |
À l'inverse, les juristes arrogants qui se reposent sur leurs lauriers parce qu'ils ont fait un LLM à Harvard, eh bien, c'est un no-go pour la plupart des cabinets.
En bref, le laurier, c'est bien dans le civet de mamie, mais ce n'est pas top en oreiller…
3) Comment retirer le meilleur de vos erreurs en pratique ?
1. Gardez une trace de ce que vous devez améliorer :
Il est nécessaire d'en garder une trace écrite, pas pour vous culpabiliser, mais pour vous en rappeler pour la prochaine fois !
→ Transformez chaque fail en checklist : un oubli dans un contrat ? Faites-vous une liste pour la prochaine fois (clauses, vérification du droit en vigueur…)
2. Demandez un retour clair :
Demander un retour clair et efficace à votre boss, c'est LA chose à faire pour faire mieux et lui montrer que vous n'êtes pas là pour enfiler des perles.
« Vous pouvez m'expliquer ce qui posait problème exactement ? » → si vous ne comprenez pas l'erreur, vous ne pourrez pas la corriger. Et en prime, ça montre que vous intégrez ce que l'on exige de vous !
3. Partagez ce que vous avez compris :
Partager ce que vous avez compris permet d'envoyer un message clair → vous prenez conscience de votre erreur et vous intégrez ce que l'on attend de vous !
« OK, je vois ce que j'aurais dû faire, je corrige comme ça » = manager rassuré = crise de nerfs évitée = dodo tranquille
Erreur n°5 : Ne pas adopter une attitude professionnelle
Pour réussir votre stage, votre PPI ou votre collaboration, il est essentiel d'adopter rapidement les codes du monde professionnel.
Les retards répétés, les tenues inadaptées, une familiarité excessive ou un langage trop relâché peuvent vous décrédibiliser. Même si l'ambiance est détendue, un cadre reste un cadre.
1. C'est quoi, avoir une « attitude professionnelle » ?
Avoir une attitude professionnelle, ce n'est pas juste arriver à l'heure au travail et dire bonjour.
C'est bien marquer la frontière entre votre vie personnelle et votre vie professionnelle. Et adopter, là encore, la posture attendue.
→ En somme, ça revient à faire en sorte que votre attitude soit en phase avec votre environnement de travail.
L'entreprise est un monde à part (eh oui, on n’est plus en amphi !), vous ne pouvez pas forcément vous y comporter comme avec vos amis !
Vous devez inspirer :
confiance
crédibilité
respect
Et ce, même quand vous n'avez que 22 ans et que votre maman vous repasse encore vos chemises…
Dans le monde juridique (mais pas que !), cela veut dire :
être ponctuel,
être soigné dans votre présentation,
être poli avec tout le monde (oui, même Muriel l'assistante aigrie du service contentieux)
respecter les délais,
ne pas laisser de courriels sans réponse (le ghosting, c'est vraiment nul)
communiquer
(à imprimer pour mettre sur votre frigo)
Bref, c'est se comporter comme quelqu'un sur qui l'on peut compter, sans qu'on ait à vous le rappeler.
2. Pourquoi c'est une erreur de zapper ce niveau d'exigence ?
Parce que dans les cabinets, études ou directions juridiques, votre attitude professionnelle compte autant que vos compétences techniques. Ce soft skill est fondamental.
Souvenez-vous : « la forme, c'est le fond qui remonte à la surface » (Victor Hugo, rien que ça).
Cela vaut autant pour une dissertation que pour vous…
Vous pouvez être un crack du droit fiscal, si vous coupez la parole à tout le monde, que vous bâillez en réunion, ou encore que vous vous mettez une énorme cuite en séminaire, eh bien ça va coincer !
Pensez à votre manager : Vous arrivez en retard, vous oubliez de répondre aux mails, vous balancez des « tranquille fréro » dans les couloirs. Résultat ? Même si vous êtes sympa, il pourrait vous confier un peu moins de missions importantes. Parce qu’avant de vous faire confiance sur du droit, il doit pouvoir vous faire confiance… tout court. |
L'attitude professionnelle, c'est le socle de la confiance. C'est ce qui fait qu'on vous donne plus de responsabilités, qu'on vous garde à la fin de votre stage, ou qu'on vous recommande.
Et ça, c'est un peu (beaucoup ?) votre goal !
3. Comment adopter une attitude professionnelle dès le départ ?
1. Soignez votre communication :
À l'écrit comme à l'oral, mettez les formes !
Efforcez-vous donc d'être clair, poli et sobre avec TOUT le monde, de l'hôtesse d'accueil au grand patron. Un email de 3 lignes peut faire (ou défaire) une réputation…
2. Respectez les engagements :
Le respect des engagements, c'est la base !
Vous n'êtes plus un apprenti-juriste : vous êtes considéré comme un adulte, peut-être pas totalement abouti, mais responsable de ses actes malgré tout (oui, même si vous avez laissé mourir toutes vos plantes vertes). Car tout ce que vous faites a des répercussions sur l’entreprise.
Si vous dites que vous rendez une note à 16 h, arrangez-vous pour la rendre à 16 h. Ou sinon, prévenez ! N'attendez pas que votre manager vienne vous chercher… ça pourrait l'agacer.
3. Gérez votre stress avec dignité :
Il est normal d'être stressé ! Pas besoin de cacher que vous galérez, mais évitez les débordements d'émotion au bureau.
Petites techniques si vous sentez que vous ne pouvez pas vous retenir :
Essayez de vous isoler 5 minutes
Buvez un peu (de l'eau of course)
Prenez de longues inspirations
Passez-vous les mains sous l'eau glacée !
Si vous notez que c'est récurrent, parlez à votre manager ! Vous pourrez ainsi essayer d'élaborer des stratégies pour voir comment éviter ce genre d'épisode et les gérer au mieux !
Sinon, vous pouvez aussi consulter notre article sur les techniques de relaxation, qui restent pertinentes des bancs de la fac à ceux des open-space.
4. Restez pro avec tout le monde :
Il faut conserver une attitude professionnelle même avec la personne avec qui vous avez déjeuné trois fois. En entreprise, il faut savoir s'adapter, les rôles changent vite.
« J'étais en stage au ministère des Armées. On déjeunait entre jeunes stagiaires, mais à côté, il y avait la table de nos chefs. On était en train d'avoir un débat assez polémique…J'ai expliqué mon point de vue et il y a eu un silence (tellement long).Mes chefs avaient tout entendu…Je partais du principe que nous étions entre jeunes et que la pause-déj était une pause sans le formalisme. Mais NON ! Même si on connaît très bien nos chefs, qu'on a l'impression de s'être rapprochés, ça reste le monde pro, il faut conserver une certaine retenue et ne pas trop dévoiler ses avis ou sa vie. », témoigne Isabelle, étudiante en M2 de droit des Finances publiques.
Erreur n°6 : Hésiter à demander de l'aide au travail
Si vous voulez réussir votre arrivée dans le monde professionnel, il n'y a rien de plus risqué que de s'enfoncer en silence dans ses difficultés. Quand vous débutez dans le monde pro, il est normal de ne pas tout maîtriser.
Ne pas demander d'aide par peur de mal faire ou de déranger peut vite vous mettre en échec.
Pourquoi est-il important de savoir demander de l'aide ?
Dans le monde pro, et surtout dans le milieu juridique, on valorise souvent les profils autonomes et autodidactes.
Résultat : beaucoup de jeunes diplômés pensent qu'ils doivent tout gérer seuls, tout comprendre du premier coup, et surtout ne jamais avouer qu'ils sont perdus.
Sauf que voilà : tout le monde est déjà passé par là (même si certains ont tendance à l'oublier). En réalité, quand vous débarquez dans le monde professionnel, entre des procédures floues, des logiciels que vous ne connaissez pas et des consignes données à moitié entre deux cafés, il est tout à fait naturel de vous sentir dépassé !
Ce qui n'est pas normal, c'est de faire semblant de gérer… jusqu'à l'erreur évitable ou l'overdose de Xanax…
Pourquoi est-ce une vraie erreur de se taire ?
Ne pas demander d'aide peut sembler courageux ou humble. Oui, c'est vrai, vous essayez de vous débrouiller seul (et c'est un bon point).
Mais en réalité, c'est souvent contre-productif :
Vous bloquez plus longtemps / vous perdez du temps
Vous avancez à tâtons
Vous rendez un travail hors sujet
Vous perdez la confiance de votre encadrant.
Pensez à votre manager : Il vous confie une mission. Vous lui dites que c’est clair, mais vous galérez en silence pendant trois jours. Le rendu ? Hors sujet. Il ne sait pas si vous êtes trop timide, trop fier ou juste désorganisé… mais il sait qu’il ne peut pas vous laisser seul sur des dossiers importants. |
Au contraire, demander de l'aide au bon moment montre que vous êtes pro :
vous vous connaissez
vous savez évaluer la situation
vous savez reconnaître un blocage
vous êtes solution-oriented
Et dans les structures juridiques, où le rythme est soutenu et les attentes élevées, cette capacité à alerter intelligemment est très appréciée.
Toutefois, il y a quand même une mesure à avoir !
✅ Comment demander de l'aide sans passer pour un boulet ?
1. Analysez votre blocage avant de demander :
Tâchez d'essayer de comprendre ce qui vous bloque !
Qu'est-ce que vous ne comprenez pas exactement ?
Avez-vous vraiment essayé de résoudre votre blocage ?
Êtes-vous allé voir vos pairs ?
Avez-vous demandé de l'aide à votre intelligence artificielle préférée ?
Avez-vous épluché la documentation disponible sur votre sujet (doctrine, articles…) ?
2. Soyez précis (vous gagnerez en crédibilité) :
Dites précisément à votre manager le point qui vous empêche d'avancer.
Au lieu d'aller illico vous jeter en pleurs à ses pieds, dites :
« J'ai relu l'article 1245 du Code civil sur la responsabilité civile, je crois comprendre que l'élément fautif doit être prouvé par la victime, mais je bloque sur l'application des présomptions de faute dans ce cas spécifique. »
3. Choisissez le bon moment et la bonne personne :
Parfois, un collègue junior (comme vous) sera plus disponible qu'un associé débordé, et peut même se montrer plus pédagogue (bah oui, quitte à être dans la même jungle, autant s'entraider !).
« Un jour, en stage en cabinet, je me suis retrouvée bloquée sur une question très technique mêlant droit bancaire et droit européen. L'associé référent, complètement absorbé par un dossier stratégique, n'était pas disponible. Au lieu d'attendre, j'ai sollicité une autre stagiaire qui travaillait sur un sujet similaire. Elle avait déjà fait face à cette problématique et m'a vraiment aidé à y voir plus clair ! J'ai réalisé qu'entre stagiaires, on peut être tout aussi efficaces, voire plus pédagogues que des seniors débordés… » témoigne Angela, étudiante en M2 de droit public de l’économie.
Bonus : On se répète, mais pensez à noter la réponse ! Cela évite de demander la même chose deux jours plus tard.
Erreur n°7 : Se concentrer uniquement sur le droit sans s'adapter
Le manque de hauteur et d’adaptation sont des erreurs à éviter lors de ses premiers mois en entreprise.
Maîtriser le droit, c'est bien. Mais c'est en le mettant au service du réel que l'on devient un vrai professionnel.
C'est quoi, « rester dans votre bulle juridique » ?
C'est croire que votre job consiste uniquement à « faire du droit », au sens strict. Vous rédigez, vous analysez, vous citez des arrêts du TA de Douai… et vous pensez que c'est suffisant.
Sauf que dans une entreprise (cabinet, étude, office, direction juridique), le droit n'est jamais une fin en soi : c'est un outil au service d'une stratégie, d'un client, d'un projet plus large.
Le saviez-vous ? Le Baromètre des juristes d'entreprise révèle ainsi que les juristes sont de plus en plus impliqués en amont des opérations de l'entreprise avec 88 % des répondants estimant être consultés sur de grandes opérations. Cela indique une évolution vers un rôle plus stratégique, nécessitant une collaboration étroite avec d'autres départements.
Et de fait, rester dans votre bulle, c'est oublier la réalité terrain, les contraintes économiques, les objectifs de croissance, le facteur humain.
C'est débiter des bribes théoriques alors qu'on attend une prise de position claire.
Pourquoi c'est une erreur quand vous débutez ?
Parce que le monde professionnel ne fonctionne pas en cours magistraux.
Pensez à votre manager et à votre client : Votre boss attend de vous une solution simple pour un client. Vous lui rendez un exposé doctrinal de 12 pages avec les décisions de la Cour de cassation sur les 10 dernières années concernant votre sujet. Il ne veut pas repasser le CRFPA. Il veut une réponse exploitable, compréhensible et adaptée au terrain. |
Si vous ne sortez pas de votre logique purement juridique, vous risquez de :
Rédiger des notes trop théoriques, pas exploitables…
On ne fait pas un exposé sur l'application de la nouvelle réforme en droit du travail : on est dans la vraie vie, on veut savoir si on peut requalifier un contrat de travail !
De mal comprendre les attentes réelles de votre manager ou client ;
De vous couper des autres équipes (compta, marketing, RH…), qui ne parlent pas « droit » mais attendent que vous les aidiez à prendre des décisions
Et surtout, vous passez à côté d'une qualité très recherchée chez les jeunes juristes : la capacité à traduire le droit en conseils clairs, utiles et concrets.
Comment élargir votre vision en pratique ?
1. Posez des questions :
Posez des questions business : Vous êtes dans un cas pratique, mais en version réelle :
« À quoi sert cette clause ? Qu'est-ce que le client attend vraiment ? Quelles contraintes avons-nous ? Quels sont les enjeux ? Quels sont les risques ? Quelle est la tendance réglementaire ? », etc.
2. Faites l'effort de vulgariser
Si vous expliquez une règle à un client, pensez à la manière dont vous la raconteriez à un non-juriste (utilisez des métaphores, écartez-vous des termes juridiques trop pointus…).
Exemple l'action paulienne : (aka le cauchemar des étudiants)
Version juriste = « L'action paulienne est une action en droit des obligations et des sûretés reposant sur l'article 1167 du Code civil. Elle permet de contester un acte frauduleux lorsque le créancier prouve qu'il est lésé par cet acte et que ce dernier a été réalisé avec la connaissance de la fraude. L'objectif est de rétablir les droits du créancier en annulant l'acte en question et en réintégrant les biens dans le patrimoine du débiteur… »
(Même nous, on ne comprend pas à la première lecture, mais on va quand même hocher la tête pour faire bonne figure).
Version accessible au commun des mortels = « L'action paulienne est un recours que l'on utilise quand quelqu'un essaie de cacher ou de dissimuler son argent ou ses biens pour éviter de payer ses dettes. Ainsi, si une personne vend sa maison à un prix dérisoire pour la protéger des créanciers, on peut demander au juge d'annuler cette vente. L'idée, c'est de protéger les créanciers en annulant des actes faits dans l'intention de frauder. »
3. Travaillez avec les autres services :
N'hésitez pas à collaborer avec les autres services, en un mot : Sortez de votre bulle juridique !
Il y a tout un monde dehors (si si), une entreprise, c'est un tout.
Allez à la rencontre de vos collègues pour comprendre comment ils intègrent des conseils de droit.
💡 Vous pouvez tenter une socialisation pendant la pause déj, a priori vos collègues ne vous mangeront pas, tout accaparés qu'ils seront par leur repas.
Bonus testé et approuvé pour les plus timides → faites des cookies, apportez-les au bureau, ça les appâtera (personne ne résiste au chocolat), et vous n'aurez même pas de premier pas à faire !
4. Lisez autre chose que des codes :
Intéressez-vous au secteur d'activité des clients, à leurs enjeux, au contexte économique et autres courbes vacillantes qui font naître des débats houleux pendant les réunions de famille, la petite prune de fin de repas n'aidant pas…
Vous devez comprendre dans quoi votre rôle de juriste s'imbrique dans quelle dynamique d'entreprise (croissance…).
Pour ce faire, il est impératif de suivre l'actualité :
Abonnez-vous à des grands journaux (Le Monde, Le Figaro, Le Point…)
À des comptes insta commentant l'actualité (Pamplemousse, Hugo décrypte)
Créez-vous des Google Alerts sur le thème « conjoncture économique » ou « secteur aéronautique en France » (si vous travaillez chez Airbus par exemple), etc.
Bref, vous avez l'embarras du choix pour vous cultiver !
Vous voulez éviter ces erreurs et réussir vos premiers pas dans la vie pro ?
Chez Pamplemousse, on vous accompagne dès la L1 jusqu'au premier job.
Et si vous voulez aller plus loin, abonnez-vous à notre newsletter (lien tout en bas !) : bons plans, conseils juridiques, opportunités… tout pour booster votre carrière.
Check rapide à imprimer : êtes-vous prêt à entrer dans la vie pro ?
[ ] J'adopte une posture proactive
[ ] Je demande de l'aide quand je suis bloqué
[ ] Je m'imprègne de la culture de l'entreprise
[ ] Je prends en compte les critiques sans me vexer
[ ] Je me relis pour ne pas refaire deux fois la même erreur
[ ] J'adopte une attitude professionnelle
[ ] Je ne perds pas de temps sur des détails inutiles
[ ] Je suis curieux, je vais parler aux autres services
[ ] Je fais le point sur les attentes dès le début
Justine Georges
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