« Redoubler, c’est parfois le début d’une vraie victoire » (témoignage)
- Augustin Mercier
- il y a 4 jours
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 3 jours

Redoubler sa première année de droit peut sembler être un échec. Pour Alyssa Guezo, juriste RGPD passionnée, ce fut tout l’inverse : un électrochoc, une renaissance, un nouveau départ. À travers son témoignage sincère, elle raconte comment elle a transformé sa peur en motivation, son stress en méthode, et son redoublement… en tremplin vers la réussite.
Pourquoi avoir choisi des études de droit ?
Cette idée d’embrasser le droit est apparu dès mon plus jeune âge. Il semblerait que je sois allée voir ma mère lorsque j’étais âgée de 5 ans et je lui aurais dit :
« Maman, je veux devenir avocate. Comme ça je pourrai aider les gens qui en ont besoin. »
Est-ce en raison d’une injustice que quelqu’un de mon entourage aurait vécue ou que j'aurais moi-même vécue ? Quoi qu’il en soit, j’ai toujours eu une soif de justice très tôt, dès que j’ai commencé à fréquenter l’école.
Je n’ai pas encore atteint totalement cet objectif à ce stade : je suis juriste, cela me plaît énormément et j’ai hâte de pouvoir être avocate un jour. Cette ambition m’anime et me motive au quotidien.
💡 Découvrir 9 avantages à faire des études de Droit
![]() Tout savoir sur Alyssa 👩🏾🏫 Ma fonction ? Juriste en droit des affaires et Référente RGPD Groupe passionnée, qui apprécie lorsque l'action fait partie de son quotidien, toujours prête à relever n'importe quel défi mis à sa portée dans le cadre de son travail. 🎯 Ma spécialisation ? Dotée d'une spécialisation en droit du numérique, droit des contrats, et en protection des données à caractère personnel, je suis celle qui tente de révéler aux grands jours les engagements, les enjeux et les risques des contrats. Mon rôle va donc être d'analyser, conseiller, sécuriser, et émettre des recommandations lorsque les équipes métiers auront des doutes et des questionnements juridiques pour sécuriser au mieux les intérêts de l'entreprise. 🧭 Ma devise ? « Mieux vaut prévenir que guérir », car il est toujours préférable d'impliquer le juriste à toutes les étapes du projet, y compris dès le démarrage, afin d'éviter les situations délicates avec nos partenaires, en favorisant les négociations, l'ouverture d'esprit et l'écoute, que de se retrouver devant le tribunal. 🗽 Mon combat ? Comprenez que le juriste n'est pas un frein au business. Il doit être perçu comme votre co-producteur de projets respectueux et en conformité avec les lois applicables. |
Comment as-tu vécu tes études de droit ?
Mes études de droit ont été accompagnées de doute, d’inquiétude, de stress, beaucoup de stress, et de pression de réussir impérativement pour atteindre mon ultime objectif.
Mais à côté de cela, elles ont également été suivies de choix décisifs, de conviction, de joie, et de soulagement.
Quand as-tu redoublé ?
Mon redoublement a eu lieu en L1, souvent l’année la plus angoissante pour un étudiant démarrant le droit (voir les études de droit sont-elles difficiles ?)
Il est vrai que j’ai eu quelques secondes de tristesse, de remise en question et de souhait d’abandonner mes études.
Et dans le même temps, juste après avoir douté dans ce laps de temps très court,
je n’ai jamais été aussi reboostée de toute ma vie.
J’avais la ferme assurance que le droit ferait définitivement partie de ma vie, alors il m’était impossible de véritablement laisser tomber. 💡 Découvrir 10 choses que j'aurais aimé savoir avant mes études de Droit (par Augustin)
Les difficultés rencontrées pendant la Licence de Droit
Le plus difficile pour moi pendant ma Licence de Droit était réellement et simplement de comprendre la méthodologie et le fameux syllogisme tant entendu pendant les cours.
Avoir un raisonnement et une analyse juridique, ça s’apprend, et cela, je l’ai appris au fur et à mesure : ce n’était clairement pas inné.
Il fallait capter l’audience (bon, en soi c’était les profs), un peu à la façon Trump, je me suis posée la question :
« Qu’est-ce que le peuple veut vraiment entendre ? »
Et j’ai essayé de lui faire lire ce qu’il voulait lire et retrouver dans les copies. Un peu comme un post LinkedIn finalement.
Me mettre dans la peau d’un correcteur, sachant que c’est tellement variable, mais le but était de trouver un entre-deux, une moyenne, savoir où placer le curseur pour exposer mes connaissances et mes recherches.
Quel est ton pire souvenir pendant tes études de droit ?
Il n'a rien à voir avec mon redoublement mais le moment qui m’a le plus découragée était le jour où j’ai reçu un 2/10 en droit des affaires en L2.
Une matière révélatrice pour moi, dans laquelle je voulais faire carrière, que j’affectionnais particulièrement pendant mes études mais qui ne m’appréciait guère.
Quand j’ai obtenu cette note, je me suis dit :
« Mais ce n’est pas possible, j’ai travaillé pour, et je n’ai pas obtenu la note qui reflétait mon travail. Qu’est-ce qui cloche ? »

J’ai enchaîné les mauvaises notes dans cette matière, jusqu’en M2, c’est dire. Ces notes m’ont plus blessée que mon redoublement (découvrir comment relativiser après une mauvaise note).
Et pourtant, en grande têtue que je suis, je me suis ressassée que si cette matière ne voulait pas de moi aujourd’hui, elle serait bien forcée de m’aimer demain.
C’est chose faite puisque je suis aujourd’hui juriste en droit des affaires.
Rien n’était perdu finalement.
➡️ Le redoublement, le tournant
Comment as-tu vécu ton redoublement ?
On ne va pas tourner autour du pot : j’ai eu un mélange d’émotions. 30 % de tristesse et remise en question et 70 % de soulagement.
De la tristesse et de la remise en question, parce que j’avais estimé avoir fourni « beaucoup d’efforts », beaucoup de « travail acharné ». Je dois tout de même avouer que j’ai terminé ma première L1 à 6,36/20. C’était violent.
💡 Découvrir 12 conseils pour réussir la L1 Droit
Dans le même temps, j’ai ressenti un profond soulagement, parce que je ne me voyais pas du tout passer en L2 avec une méthodologie aussi inadéquate pour le droit, qui était pour moi du par cœur.
J’en ai très peu parlé autour de moi, par pudeur, pour ne pas attirer la pitié. Mes amis proches et ma famille ont été mis au courant : certains me disaient que j’avais déjà un diplôme, donc pourquoi m’embêter avec le droit ; d’autres m’ont encouragée à me battre.
Je n’avais pas l’envie de m’arrêter alors que j’avais démarré le droit, mon amour de toujours.
J’ai donc ressassé pendant tout l’été pour savoir quoi faire et comment m’améliorer. Et je n'avais qu’un objectif en tête : me prouver que j’en étais capable. Devant mes copies, il n’y a que mon cerveau et moi-même.
Donc fallait se bouger. Pas le temps pour le larmoiement.
➡️ Le déclic
Comment as-tu rebondi après ton redoublement ?
Après mon redoublement, j’ai absolument tout changé, je suis littéralement entrée en mode combatif, plus personne ne pouvait m’arrêter.
J’ai modifié l’algorithme de mes réseaux sociaux pour ne retrouver que des posts en rapport avec le droit.
Je me suis abonnée à la presse, notamment Le Monde, à des revues telles que L’Éléphant, à la newsletter de Pamplemousse.
J’ai acheté des bouquins et des outils chez Pamplemousse (Fiches de Droit et Flashcards) et Dalloz.
Les outils qui m’ont particulièrement aidée viennent de chez Pamplemousse, sur la méthodologie juridique, la gestion du temps et les fiches pratiques (voir avis clients Pamplemousse).
Et l’ouvrage qui m’a également aidée était Je veux réussir mon droit aux éditions Dalloz (lire le comparatif avec Comment Hacker ma L1/L2 Droit ?).
Ma motivation et ma détermination ont donc été mes moteurs et mon carburant.
💬 Citations motivantes pour étudiants en droit

Je ne vais pas parler moi-même mais citer ceux qui m’ont inspirée pendant 6 ans
Citation motivante n°1 :
Hermione Granger (Harry Potter et la Chambre des secrets) :« La peur d’un nom ne fait qu’accroître la peur de la chose elle-même. »
Le mot « nom » peut très bien être remplacé par « redoublement » ou « échec ». Il ne faut pas avoir de ces mots, ni les redouter mais il faut les affronter, prendre courage et redoubler en puissance.
Citation motivante n°2 :
Jean-Claude Dusse (Les Bronzés font du ski) :« Oublie que t’as aucune chance, vas-y fonce ! Sur un malentendu, ça peut marcher ! »
Citation motivante n°3 :
Jiraya (Naruto) :« Un bon ninja ne se définit pas par le nombre de techniques qu’il maîtrise, mais par sa ténacité à ne jamais abandonner. »
En vérité, le véritable obstacle dans notre vie c’est nous-mêmes.
Le redoublement ou le fait d’être perdu est tout à fait naturel, mais ne doit pas être considéré comme une fin en soi.
Il y a tellement de manières de réussir :
être bien entouré,
ne jamais rester sur ses acquis.
Et enfin, le droit c’est fun quand on a compris qu’il ne suffit pas d’exceller en droit pour réussir tant qu’on atteint minimum 10.
Attention toutefois au Master. Il est souvent dit – et c’est vrai – que les notes jouent sur le Master. Mais je n’ai plus l’impression que cela soit toujours vrai. Mais si vous pouvez faire mieux que 10, faites si votre santé mentale vous l’y autorise.
(Voir la liste des Masters de droit)
Si tu devais résumer ton expérience en une phrase forte
Si je parlais à un étudiant en droit, je lui dirais que si le droit est une véritable vocation, qu’il se rappelle ce pour quoi il a décidé d’intégrer la fac de droit, que le droit est un marathon rempli d’obstacles mais que rien n’est impossible à celui qui croit.
💡 Retrouvez tous les conseils de motivation
Celui qui trouve tous les moyens pour réussir et s’entoure de personnes encourageantes ne peut que courir vers le succès de ses études.
Mental de combattant et avoir la dalle de réussir !
La remise en question constante et la recherche de la réussite dans les bons outils ne peuvent que mener à la victoire.
Propos recueillis par Augustin Mercier